Né en 1983. Vit et travaille à Marseille.

« J’investis des questions essentielles : la vie, la mort, la condition humaine et les formes sociales qui les façonnent. Dans mes derniers travaux, la vitesse, la fragilité, la porosité, l’aspect fantomal des images et des matières, transmettent le poids du passé au croisement de ce qui va advenir. Mon travail s’inscrit dans la durée, il dessine un chemin, une trajectoire qui tend vers la recherche de la liberté, du dégagement de la contrainte. Je tâche d’expérimenter l’intensité et la rigueur, je joue avec le danger, mental, visuel, physique. »
Nicolas Daubanes réalise un travail autour du monde carcéral (dessins, installations, vidéos) issu de résidences immersives dans les maisons d’arrêt, depuis près de 10 ans. De ses dessins à la limaille de fer aux monumentales installations de béton saboté au sucre, l'artiste s’intéresse au moment combiné de la suspension et de la chute : il s’agit de voir avant la chute, avant la ruine, l’élan vital. La limaille de fer, matière fine et dangereuse, volatile, utilisée dans les dessins et walldrawings, renvoie aux barreaux des prisons, et par extension à l’évasion. Le béton chargé de sucre est inspiré du geste vain des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale pour saboter les constructions du Mur de l’Atlantique. Il a exposé dans de nombreuses institutions : la Villa Arson, les Abattoirs (FRAC Occitanie Toulouse), le FRAC Occitanie Montpellier, le MRAC Sérignan. Ses œuvres font partie de collections privées et publiques importantes : le FRAC Occitanie Montpellier, le FRAC PAC. Il est lauréat du Prix Yia 2016, du Grand Prix Occitanie d’art contemporain 2017 et du Prix Mezzanine Sud les Abattoirs 2017. Il est lauréat du Prix des Amis du Palais de Tokyo 2018 où il bénéficie d'une exposition personnelle en 2020.
Dans ses dernières recherches, Nicolas Daubanes intègre la question du lien entre la végétation et le paysage mémoriel, c’est-à-dire celui qui a été le témoin d’événements marquants de notre histoire. Pendant sa résidence à la Synagogue de Delme (2019), il a effectué des recherches sur l’ancien camp de concentration du Struthof-Natzweiler, là où furent enfermés des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale. Son intérêt s’est porté non pas sur le camp en lui-même mais sur les forêts qui l’entourent. Ces forêts, qui servaient à cacher les activités du camp, étaient le lieu des fantasmes d’évasion des internes, celui de la possibilité de se fondre dans la densité de la végétation et de disparaître aux yeux de ceux qui surveillaient.