Née en 1995, vit et travaille à Caen. Elle est diplômée en 2019 d’un DNSEP en art à l’école des beaux-arts de Lorient.
Le travail photographique de Marie Fabre raconte des événements ordinaires tirés de son quotidien.
Ses créations s'encrent dans le réel et traversent son imaginaire, par une manipulation de l’image.
Ses collectes photographiques construisent son langage à la manière d’une mélodie. En donnant une teinte à un ordinaire, sa photographie raconte des récits.
Des objets proches, des corps reconnaissables et des paysages traversés. C'est une histoire répétitive qui s'encre dans des habitudes. Chaque détail compte, il provoque une rencontre avec la réalité. Une conversation, un document. À la frontière du réel, elle capte des événements qui s'en échappent. Par le geste de sa main, la photographie devient autre chose.
Elle fait preuve, empreinte et ne parle pas.
Mauvaises herbes : Ce cyanotype sur papier Ingres est tiré d’un ensemble nommé Mauvaises herbes. C’est un projet d’herbier qui rassemble une végétation de mauvaises herbes et des branches d’arbres élagués. Destinées à rien, ces plantes sont pour moi les restes d’une nature oubliée. Les mauvaises herbes poussent en bordure des chemins, à travers le bitume, dans les près et les friches industrielles. Ce sont des plantes insignifiantes qui vivent dans des environnements piétinés. Elles me rappellent des moments allongés dans l’herbe, à cueillir la brindille la plus longue, la mordiller, la tortiller. Je me souviens de jouer avec la tige, la dépouiller brin par brin. C’est bientôt l’été et le vent libère les graines et le pollen des fleurs. Les graminées restent en bord de route, une odeur de paille puis, une voiture passe. Cette image raconte une partie de cette histoire, l’empreinte d’un souvenir dans un mouvement suspendu.