Née en 1950 à New York, États-Unis. Vit et travaille à Paris, France.
 
Martine Aballéa se destine tout d'abord à une carrière de physicienne. Au cours de ses études, elle se sent beaucoup plus attirée par les mystères de l’alchimie et par la nature ludique des théories faussement scientifiques. Elle choisit donc la fiction, beaucoup plus à même, selon elle, d’exprimer la complexité du monde. Son œuvre est à la croisée de la littérature, de la photographie et de la botanique. Elle constitue un mélange complexe d’images, de textes et d’ambiances où l’expérience du spectateur est primordiale. Possédant cette faculté de séduire avant de révéler des pouvoirs malfaisants, voire destructeurs, le monde végétal inspire régulièrement Martine Aballéa. L’étrangeté s’infiltre dans ses photographies noir et blanc de fleurs, retouchées de couleur, dont l’esthétique proche du chromo nous révèle un monde situé entre fiction et réalité. En incrustation, des textes de longueurs variables, écrits dans une typographie désuète, alimentent cette « inquiétante étrangeté ». Quelquefois, c’est toute l’installation qui participe de la réalité et du mensonge, comme au Centre d’art Le Parvis à Tarbes en 1998, où l’artiste a imaginé un "Magasin fantôme". Chacun des produits exposés - des boîtes de conserve aux couleurs irréelles - a subi une transmutation esthétique inattendue. Ses travaux ont été exposés notamment à : New York, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, à Londres, au FRAC Limousin à Limoges, à Brive-la-Gaillarde, à Vienne, Tarbes, au Luxembourg , au FRAC Basse-Normandie à Caen.
Présente dans l'artothèque, Mangez des fruits nocturnes se caractérise par son « inquiétante étrangeté » et une vision architecturale qui n’est pas sans évoquer les peintures de Hopper. Le titre et l’inscription qui s’y rapporte ne font qu’ajouter au mystère et à la menace qui se dégagent de cette représentation d’un espace d’habitation où l’homme semble avoir disparu. Se servir de l’image et du langage sans que l’un domine l’autre, mais pour que leurs pouvoirs s’annulent, afin de nous livrer à l’inconnu, est le dessein de Martine Aballéa.