Maxime Voidy, vit et travaille à Rennes. Diplômé de l’EESAB - Site de Lorient en 2017.
L’étude du territoire est à l’origine de l’ensemble de mes travaux. Les espaces que je traverse lors de mes ballades solitaires ont une caractéristique commune ; ils sont abandonnés à un certain moment de l’année ou ils ont été désertés. Ainsi, j’arpente les villes balnéaires en hiver, les stations de ski en basse saison, les lotissements en semaine, les paysages agricoles le week-end.
De manière méthodique, je prélève, je note, je recense, je classe et je collectionne des formes comme des indices pouvant me servir dans mon enquête sur le territoire. Cette recherche photographique et plastique aborde des questionnements liés à notre manière d’habiter le paysage, de le préserver, mais aussi de le dénaturer. C’est de cet entre-deux dont il est question, de ce juste équilibre entre aménagement du territoire et sauvegarde du patrimoine. Cela passe par exemple, par l’observation de l’activité touristique et de son impact sur l’environnement. L’homme, peu représenté, n’est finalement jamais très loin de par la trace qu’il laisse derrière lui.
De retour dans l’atelier, j’étends cette recherche sur le paysage grâce à l’installation, la sérigraphie, le son et la sculpture. L’utilisation de ces médiums s’explique par le besoin d’apporter une autre dimension au travail photographique et par une réelle envie d’expérimenter sur la conception même de ce qui fait image.
Les géants d’acier se présentent comme une recherche pseudo-scientifique autour du silo à grain. Cette structure agricole sert principalement à conserver le maïs qui représente plus d’un quart de la surface agricole utile dans le département des Pyrénées-Atlantiques . Du haut de ces quatre jambes d’acier, le silo semble donc se présenter fièrement comme le symbole de l’agriculture du territoire, une sorte de statue à l’effigie de la culture intensive du maïs. Il n’en est rien. Il est simplement un réservoir, une structure standardisée dépourvue de toute ambition esthétique qui se doit de remplir une unique fonction, la conservation. Ici, le silo est prétexte à l’expérimentation, le point de départ d’une exploration agro-artistique sur l’essence même du silo. Il s’agit d’étudier avec méthode et rigueur sa forme, sa matière, sa couleur, sa sonorité et tout ce qui le compose afin d’en percer le secret. Cette enquête, ridiculement sérieuse, nous mène à plusieurs conclusions qui pourraient se résumer ainsi : le silo n’est pas juste un silo.