Née en 1977, vit et travaille à Paris et Romainville.

Plasticienne et auteure, diplômée de l’ENSAAMA et formée dans des ateliers (IAV/ ESAD Orléans, Beaux-Arts de Bourges, artistes…), Elsa Hieramente collabore avec des artistes des arts visuels, des arts vivants et de la littérature. Autour de sa recherche artistique sur le corps, elle déploie un univers onirique et expressif pour des performances, des projets dessinés ou des éditions artistiques. Touchée par des rencontres artistiques - David Noir, Oliver Dubois, Volmir Cordeiro ou Marcelo Evelin - elle développe des projets dont le medium est le corps, dessiné, incarné ou écrit. Elle a publié un album jeunesse, des recueils de poésie, participe à des revues de littérature contemporaine (Artichaut, La Piscine, Squeeze), pratique la danse contemporaine et explore les arts vivants. Elle transmet aussi sa pratique auprès d’étudiants en prépa art.

Dans le travail d’Elsa Hieramente le corps rencontre des objets communs, des formes, des lieux, des êtres qui viennent le parer, le transformer, le posséder. Partir de peu, déshabiller les étiquettes, brouiller les évidences. En jouant avec la répétition et les échelles, à travers le dessin, l’écriture et la mise en scène de corps, elle déplace les points de vue et donne à voir, derrière une neutralité apparente, de multiples possibles. Son geste spontané, épuré, explore une poésie quotidienne, naïve, juxtapose des contraires.
Écho de désirs, de peurs ou de secrets, son travail sériel interroge le fragile, l’indicible, l’indéfini. Ses séries, Membrane fantôme, Strip-drawing, Jour X, Corps minute, Si crues fictions, Identité, questionnent la part immuable et celle impermanente de toute chose. Que nous dévoile l’incertitude derrière les apparences ? Que nous racontent nos corps ?
Le rêve de Luce dessine les préoccupations quotidiennes qui habitent une jeune femme. Ces objets d’invocation ou de fuite potentielle jouent avec l’ambivalence des apparences. Mêlés, greffés à son corps ébauché, ils officient paradoxalement comme des bijoux ou des parasites, prolongements d’elle-même, femme paysage, spectatrice, menacée ou matrice. La série, narration modulable détachée d’une logique séquentielle, propose un éclairage fantasmagorique sur l’intime.