Né en 1981.
 
Guillaume Dorvillé est imprégné de cette culture « Vive la Crise » dont on commence à établir le juste inventaire. Sa contribution à l’élaboration de cette relecture rapide se livre en un mixage très personnel de dessin et de lettrage, vif, furieux, grossier, d’une délicatesse tout au second degré. On y croise des personnages très réels, Haroun Tazieff ou Saddam Hussein, mais aussi des super-héros douteux, «Mr à l’envers», «L’abominable Comte de Sandwich», voire des créatures d’un autre temps, tel le préhistorique «Anussosore». On s’y défonce avec des substances plus ou moins étudiées pour, Poppers, Crack, Valium ou Omo Micro. On s’y livre à des pratiques sexuelles peu recommandables, comme la « Sodomie faciale», on y «suce pour un Nuts ». Dans des relents de junk food on y tâche de mourir jeune, la violence rend heureux, « Bondy by night » c’est beau. Guillaume Dorvillé pourrait être le fils naturel de Daniel Johnston et d’Arnaud Labelle-Rojoux, ou de Philippe Vuillemin et Philippe Mayaux, ce qui revient un peu au même. Ses dessins provoquent simultanément le rire et l’effroi, exactement comme la vie. Parce que ce qu'il faut retenir, c'est que « Nous n'employons les drogues, les techniques yogiques et la poésie – et mille autres méthodes plus maladroites encore – que pour nous efforcer de ramener les choses à la normale » (1). Ses œuvres ont été présentées dans le contexte de nombreuses expositions individuelles et collectives en France et à l'étranger.
(1) Tom Robbins, Même les cow-girls ont du vague à l'âme, éditions Gallmeister, 2010 (1976), page 68.