Née le 4 mai 1985, vit et travaille entre la Provence et Florence. Diplômée de la Villa Arson, de l’Université Paris Diderot en étude cinématographique, et des Beaux-Arts de Paris, Manon Recordon a été pensionnaire de l’Académie de France à Rome-Villa Médicis en 2012-2013.
Son travail a été exposé en Europe et à l’étranger, notamment à la Villa Médicis à Rome, à la Galerie Mur nomade à Hong-Kong, au Musée de l’Arles Antique et au Musée du Louvre Lens. A la croisée de la photographie, de la sculpture, de la vidéo et de l’installation, ses productions sont traversées par la question lancinante de l’Histoire. Elle invite le regardeur à reconsidérer sa mémoire et la récurrence des formes qu’il côtoie dans le creuset de temporalité multiple. C’est dans cette tension créée par l’entrelacement des temps, qu’elle conjugue au présent de nouveaux récits par des systèmes d’associations et de superpositions. Ces explorations, construites par anachronismes temporels, confondent et plongent le spectateur dans une temporalité faite de juxtapositions de narrations, de ponts géographiques et historiques. Manon Recordon fait cohabiter dans ses productions, des images qu’elle produit elle-même dans l’expérience de la quotidienneté et qu’elle associe, par un procédé de montage et de collage, à d’autres registres d’images appartenant au domaine de l’histoire : l’archive, le document.
Le collage La plage de Matira s’inscrit dans cette réflexion sur l’image. Il fait partie d’un ensemble de trois collages conçus dans le cadre de l’exposition Mon beau souci qui a été présentée au Centre d’art Image/Imatge à Orthez en 2016-2017 et dont le commissariat était assuré par Cécile Archambeaud. Ce collage est une farce qui met en scène le voyage de trois apôtres, un tout autre voyage que celui que la Bible nous a raconté, puisque renseigné sur l’œuvre elle-même, ces trois bons hommes font un voyage en barque à Bora Bora.