Née en 1984 à Marmande et diplômée de l’École des Beaux-arts de Bordeaux, elle obtient le CAPES d’Arts plastiques en 2013.
Camille Beauplan est issue d’un milieu rural plutôt isolé. Elle a bénéficié d’une enfance en prise directe avec la nature et la culture populaire de l’époque qui se résumait chez elle à la télévision, la radio et aux magazines de vente à distance de prêt-à-porter. En conséquence, elle vit notre société actuelle comme un lieu d’exploration hyper exotique. À la fois peintre, pseudo-scientifique et touriste, elle nous regarde, scrute nos agissements, nos comportements, nos constructions, prend un grand nombre de photographies qui deviendront tour à tour des peintures, des papier-peints ou les deux. Elle joue avec l’histoire de l’art, les codes de la communication visuelle, les images, leur matérialité et leur rapport entre elles pour montrer la puissance tragi-comique et la richesse poétique d’une situation médiocre.
L’œuvre Jump dans la fontaine du RER C sortie Saint-Ouen sur seine parle des théories économiques de la tragédie des communs et des anti-communs qui traitent de notre faculté à respectivement sous utiliser ou sur-utiliser un bien, le rendant alors nul. Ici le cas des vélos électriques en libre utilisation montre que nous ne sommes pas adaptés à ce type de fonctionnement de partage de biens. Aussi, citer dans le titre le lieu et la date donne une connotation scientifico-ironique : elle archive des faits sans aucune objectivité et fait remarquer indirectement que ces agissements se retrouvent partout et depuis toujours.