Née en 1983, vit et travaille à Marseille.
« Conjuguant les gestes et techniques de la sculpture et ceux de l’installation, la pratique de Claire Dantzer participe d’une approche contemporaine de la sculpture qui, affranchie de la notion traditionnelle ou moderniste de médium, intègre également le dessin, la vidéo et la performance comme autant de moyens au service d’une investigation des relations entre espace physique et espace mental, entre la dimension sensorielle de l’expérience esthétique et sa dimension imaginaire et culturelle. S’il arrive que Claire Dantzer donne à ses sculptures des formes symboliques explicites, à l’exemple de ses vanités en isomalt composées de crânes et d’os translucides aux couleurs acidulées, ses œuvres récentes privilégient un vocabulaire épuré de formes minimales et abstraites dont la plus notable est un prisme de verre qui se démultiplie et se décline dans des dimensions et agencements divers au gré des œuvres et des espaces investis. Par ses qualités de transparence, de dureté et de fragilité, et sa capacité à rendre perceptible sous la forme d’un arc-en-ciel la présence habituellement invisible du spectre lumineux, le prisme apparaît lui-même comme une figure emblématique de l’intérêt de Claire Dantzer pour les phénomènes intangibles et la possibilité de leur matérialisation ». Camille Videcoq.
Esprit, Es tu là? Série, 2017 : Le phénomène des ectoplasmes apparaît à la fin du 19ème siècle avec la vogue du spiritisme et des tables tournantes. Ces « au-delà de la forme » comme le grec les définit, sont d’une nature indéterminée et jaillissent du médium en état de transe. Un certain nombre de photographies (d’époque), glanées sur internet, en témoigne. A l’évidence photo-montées, ces images mettent en lumière les combines du médium-prestidigitateur pris la main dans le sac. Elles deviennent ici le prétexte à une série de dessins par transfert. Les papiers frottés à l’acétone garde la trace nébuleuse de ces émanations (spirites). La technique même fait écho au processus psychanalytique permettant la réactualisation des conflits psychiques mais aussi à l’adhésion spirituelle et charnelle que toute croyance nécessite. Contrairement à l’artiste, avec qui il partage pourtant le territoire du fantasme et de l’illusion, le spirite réclame l’adhésion (l’adhérence même) de son public.
Graig and George Falconer #1 s’intègre dans cette série. Le titre fait référence aux deux frères photographes et médiums ayant réalisé le clichés d’origine lors d’une séance de spiritisme. Les deux écossais furent accusés de fraude en 1931, en Afrique du Sud, par deux policiers en civils, qui se firent passer pour des assistants.