Né en 1977, vit et travaille à Grenoble.
Ma pratique se constitue d'un ensemble de gestes et de savoir-faire plus ou moins importants et réguliers. Ils forment un magma qui dans l'idéal ne se préoccupe pas de faire œuvre ou non. C'est une sorte de fonctionnement journalier, une activité qui m'aide à maintenir un état d'attention. Et de temps à autres, des objets, des ensembles ou des envies plus significatives apparaissent, lesquels ont alors besoin de certaines conditions de temps, d'économie, d'espace et d'énergie pour exister. Au travers d'un corpus de gestes et de pratiques éparses, les productions de Fabrice Croux réfléchissent les notions de décor, d’amateurisme et de domesticité. La frontière floue de son travail s’auto-définit progressivement par la juxtaposition des objets qu’il produit. Ils forment des «mondes intentionnels hétérogènes» et non attachés à un médium précis, car dépendants des moyens, des rencontres, des trouvailles. Fabrice Croux est diplômé de la Villa Arson - ENSA de Nice en 2001, de l’ESAD de Grenoble en 2005 et de l’ESAA d’Annecy (DSRA) en 2015. Depuis 2000, il participe à diverses résidences et sa production est régulièrement exposée en France et à l’étranger. Il participe à l'exposition Rendez-Vous, Biennale de Lyon 2015 à l'Institut d'art contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes ainsi qu'au Cafa Art Muséum de Pékin en 2017.
Ginger est issue de la série Ghost dog. Cet ensemble réalisé au feutre sur papier Clairefontaine fait suite à un dessin réalisé pour répondre à une œuvre de John M. Armleder, à l'occasion de l'exposition Basse Def au centre d'art Oui à la fin de l'été 2007. Ce dessin nommé Léo représentait également un chien cocker fait au feutre et sur un papier Clairefontaine, si ce n'est que c'est le recto qui constituait le résultat final. Pendant sa réalisation j'ai pu constater que le feutre traversait la feuille et marquait le verso laissant apparaître des traces fantômes du dessin par endroits. Ce geste, qui m'est apparu (au sens strict) esthétiquement bien plus riche que ma volonté initiale, trouvait plusieurs points d'accroches avec les problématiques inhérentes à mon travail à cette époque. La primauté du geste, du bricolage et de l'empirisme sur la notion problématique de projet, le fait qu'un travail artistique se fasse dans le dos de son auteur se trouvaient ainsi incarné dans cette découverte. J'ai décidé de travailler cela non comme un accident mais comme une donné plastique à part entière. La série Ghost dog et donc Ginger est apparue ainsi.