Né en 1990 dans le Haut-Jura, Lucas Laperrière vit et travaille à Paris et Saint-Denis.
Un cursus universitaire scientifique puis artistique lui permet de développer une curiosité éclairée vers les techniques chimiques et optiques de la photographie et des procédés alternatifs au tirage argentique. Le travail photographique, socle de sa pratique artistique, donne lieu à diverses mises en forme. Il allie à sa sensibilité pour l’image fixe un attrait fondamental pour le travail de la matière. Lucas Laperrière s’intéresse aux multiples façons de rendre compte d’un lieu, de son expérience, son histoire et ses usages au travers de l’expression des paysages. Des reliefs jurassiens aux vertiges alpestres et pyrénéens, son travail se concentre principalement sur les territoires de montagne, zones de tensions entre usages modernes et traditionnels, entre habitants et visiteurs.
Fonte – I, Soum de la Mousquère est issue d’une série de sept cyanotypes, l’image montre un paysage de montagne qui change de peau. Il quitte son manteau de neige et doucement réapparaissent des composantes disparues depuis quelques mois déjà. Végétation, roches, cours d’eau viennent marquer l’image de leur présence renouvelée, mais sont-ils identiques à l’année passée ? L’eau qui dévale les pentes emporte toujours un peu de ce qu’elle traverse, l’érosion déforme insensiblement à chaque cycle la montagne. Les hivers que l’on connaît sont moins mutagènes que les immenses glaciers de jadis, mais on sait aujourd’hui façonner la montagne autrement. Le pastoralisme comme le tourisme apportent leur pouvoir de transformation à celui des éléments.