Né en 1970. Vit à Villeneuve-sur-Lot et enseigne à l'École supérieure d'art et de design des Pyrénées à Pau. DNSEP Bourges 1994.
Jean-Marie Blanchet se situe à la croisée d'un chemin, entre l'histoire de l'art et le magasin de bricolage. Son médium de prédilection, la peinture, convoque des éléments de l'histoire de l'art et des éléments familiers de la sphère domestique. Il essaie de jouer avec l'héritage de l'abstraction, sans chercher de formes nouvelles, qu'il déplace du côté d'un environnement domestique, avec un retour au «faire soi-même» et la main comme outil principal.
L'artiste s'interroge sur ce qu'il peint et comment il le peint. Ce questionnement trouve son levier dans la composition, à travers laquelle il trouve des astuces pour faire un minimum de choix qui seraient, selon lui, trop subjectifs ou trop romantiques. Pour s'affranchir de cette part privée qu'il ne veut pas laisser pénétrer dans ses propositions artistiques, il règle ces questions de choix en recourant à des facteurs extérieurs. Pour produire ses séries, il joue avec des systèmes et des registres qui lui permettent de trouver des procédés et de se fixer des règles tout en mettant à distance la dimension psychologique qui ne l'intéresse pas dans l'art.
Sa peinture, qu'il qualifie de processuelle, utilise donc des processus de fabrication. Les matériaux choisis le guident aux frontières d'une représentation du réel, d'un mimétisme ou d'une simulation. Ainsi le simili-cuir dont le terme simili veut aussi dire simulacre, est un matériau qui en imite un autre et renvoie à l'idée de mobilier d'intérieur, de meubles. Ce qui peut créer à la fois des images et renvoyer à des objets communs. Avec l'utilisation de matériaux connus, on voit ce que l'on voit, il n'y a pas de transcendance dans son travail, il se tient du côté du réel et de l’immanence.
Ses œuvres proposent aussi une dimension haptique et sensuelle, le matériau utilisé donne envie de les toucher. Le visiteur va être confronté à l’œuvre et va tourner autour pour l'appréhender car l'objet a une épaisseur et le matériau une dimension sensible. Et puis j'accroche assez bas, dans un rapport assez physique avec la peinture. Je vais essayer d'attirer, d'aller chercher le spectateur dans un rapport plus corporel qu'intellectuel, plus sensible qu'intelligible. J'aime cette relation physique à l'art qui oscille entre ambiguïté et confusion : est-ce que c'est une image ? Est-ce que c'est un objet ?Est-ce que c'est bien ce que l'on voit ?