Né en 1963 à Barcelone. Vit et travaille à Paris.

Miquel Mont unit, dans des œuvres qui n’ont pas toujours l’apparence du tableau classique, des traditions que l’histoire de l’art du XXe siècle a souvent opposées : l’amour des effets de matière, la rigueur du procédé analytique, l’énergie subversive du situationnisme ou du punk rock. En superposant des couches de peinture pour faire du tableau une sorte de pièce montée (monochrome de face, feuilletée multicolore de côté), en pressant une couleur entre les planches de bois qui devraient en être le support, en déversant des flaques d’acrylique épaisse qui forment des grilles ou des gammes irrégulières, en perçant ou creusant la surface du tableau avec un solvant, il se livre bien à un processus de déconstruction. Mais le caractère didactique de ces opérations, s’il a pour mérite de mettre en valeur la dimension matérialiste de la création artistique, n’a de sens qu’à se confronter, voire s’opposer, à la force de l’objet-peinture. Toute notion de goût et d’harmonie est ici dépassée, les traditions détournées, le formalisme renversé, au profit d’une vraie énergie. D’une façon qu’on peut qualifier de politique, celle-ci ne renvoie nullement au génie d’individu, mais aux potentialités de la peinture, que chacun pourrait faire surgir à condition de refuser de borner la liberté.
Chaque réalisation de l’artiste est une tentative de renouveler l’équilibre subtil entre le processus de mise en œuvre et l’expérience première de vision, inhérente à la peinture. Miquel Mont réalise ses œuvres par séries. Un travail photographique centré sur l’architecture dans l’espace urbain accompagne souvent sa démarche picturale.
Il combine des méthodes traditionnelles et expérimentales comme dans la série Désirs troués, série de gravures sur bois constituées de collages d’éléments pauvres comme des photocopies de mauvaise qualité.

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