Né en 1955 à Crest, France. Vit et travaille à Montreuil, France.
Représenté par la galerie Praz-Delavallade à Paris, France.
Les installations de Pierre Ardouvin constituent depuis le début des années 1990 des mises en scène d'un bonheur stéréotypé, parfois nostalgique, que l'artiste perturbe à l'envie. Il provoque en effet des collisions en vue de fabriquer un monde bancal, entre nature et culture, harmonie et chaos, rêve et cauchemar, critique et cliché : autant d'entre-deux à l'humour grinçant, qui tiennent à distance notre humanité contemporaine et mettent à nu, de manière paradoxale, son artifice. Pierre Ardouvin cultive les paradoxes : un coucher de soleil en toc, des éclairs faits d’ampoules de manège, une piste d’auto-tamponneuse où stationne un seul véhicule… Inspiré par les divertissements populaires et une esthétique des plus commune, Ardouvin aménage des faux-semblants un peu cruels, parfois désabusés. Des mises en scène faussement joyeuses et vraiment pesantes. Le mirage des images et des promesses de bonheur prend du plomb dans l’aile une fois réinterprété par l’artiste. En 2007, il est nommé pour le Prix Marcel-Duchamp. Régulièrement exposées à l’occasion de foires et d’expositions collectives en France et à l’étranger, ses œuvres sont conservées dans les collections du Musée d’art moderne de la ville de Paris, du CNAP, des plusieurs FRAC et de la Fondation Jumex (Mexique), pour n’en citer que peu.
Dans cette sérigraphie, Pierre Ardouvin reprend une carte du jeu du « Mille Bornes ». Jeu qui a traversé la vie de bien des générations d’enfants et où il est écrit « crevé » des deux côtés comme sur les cartes réversibles classique. Pourtant, sur un des mots, il a réécrit et changé de place l’accent. Ainsi, on ne lit plus « Crevé » mais « Crève ». Petit décalage d’orthographe qui en dit long. Cette transformation semble affirmer très clairement ce que suggérait implicitement la carte à son origine. Et on se souvient avoir posé enfant, cette carte avec rage en disant « crève » plutôt que « crevé ». Petit décalage qui met en lumière la violence contenue dans une simple carte à jouer.