Né en 1982 à Rennes, France. Vit et travaille à Nantes, France.
Représenté par la galerie Praz-Delavallade (Paris/Los-Angeles).

Ne se limitant jamais à un médium particulier, Julien Nédélec manipule le langage et détourne les codes artistiques. Héritier de l’OuLiPo aussi bien que de l’art conceptuel et du minimalisme, il part du quotidien afin d’arriver, à travers des gestes ludiques de transcription et de transposition, à quelque chose d’étrange ou d’absurde. Il serait toutefois malheureux et inexact de réduire sa pratique à un simple jeu de correspondances et de citations, tant les sources d’inspiration de ce jeune artiste semblent inépuisables. Tout chez lui est sujet à manipulation, à détournement, parfois de la manière la plus triviale et basique qui soit. Son travail repose sur l’espièglerie permanente, la volonté de déstabiliser le spectateur, de toujours opérer un léger décalage, qui perturbe à peine la lecture de l’œuvre, loin de l’ostentatoire de nombre de productions actuelles. Il se joue du quotidien pour nous emmener vers un ailleurs pas si lointain mais autrement plus réjouissant. Le travail est, pour lui, un sujet de réflexion important. Dans Les copistes (2011), il s’agit de la délégation du travail de l’artiste qui peint un tableau monochrome d’une couleur indéfinissable avant de demander à des artistes de recréer le tableau en se basant sur le dernier comme un jeu de téléphone arabe. Le résultat est donc une série de variations chromatiques qui, comme le fait souvent Julien Nédélec, déride les mythologies de l’avant-garde. Quant à Je ne peindrai jamais la chapelle des Scrovegni (2011), il s’agit de la quête de la perfection dans le travail. Faisant référence à la fameuse histoire de Giotto de Bondone, qui a peint un parfait cercle rouge à la main comme preuve pour le pape de son talent virtuose, cette installation comprend plus de mille trois cents essais de cercles parfaits.
Son travail a fait l’objet d’expositions monographiques, comme à l’artothèque les arts au mur à Pessac (2016-2017), au Centre d’art Albert Chanot à Clamart (2015), au Frac Pays-de-la-Loire ou au Musée des Beaux-arts de Mulhouse (2012). Certaines de ses œuvres ont également été mises en regard lors de nombreuses expositions collectives, comme « Plus c’est facile, plus c’est beau » commissariée par Éric Watier au Frac Languedoc-Roussillon en 2017 ou l’année précédente dans « RUN RUN RUN » à la Villa Arson ou à The Grolier Club à New York. Il est représenté par la galerie Praz-Delavallade (Paris/Los Angeles)
Avec Courbe inversée de travail, Julien Nédélec prolonge cette réflexion sur le travail et nous démontre, comme il le dit lui-même, que « plus je travaille, moins il y a de crayon et inversement. »