Né en 1926 à Cholet, France et décédé en 2016 au même lieu.
François Morellet n’a reçu aucune formation artistique et revendiquait ce statut d’autodidacte comme garant de sa liberté. Il débute sa carrière au début des années 1950 et déploie depuis ses recherches entre abstraction et dérision. Le « rigoureux rigolard », comme on le surnomme, développe une œuvre radicale empreinte de rigueur et d’espièglerie. Il travaille très tôt à mettre le plus à distance possible toute subjectivité et tout romantisme traditionnellement associés à la figure de l’artiste démiurge. Se fixant des méthodes et des contraintes pour les appliquer et mieux les contourner, il revendique la liberté dans les règles. Formes élémentaires (lignes droites, carrés, cercles, triangles…), absence de motif, all over, compositions acentrées, principes simples (trames, grilles, superpositions, variations, systèmes, juxtapositions, fragmentations, intégrations…), progressions mathématiques, décompositions analytiques du vocabulaire de l’art, langage dépouillé, jeux de mots et calembours constituent les éléments moteurs de cette recherche de la neutralité active. Toiles carrées, rubans adhésifs, néons, éléments naturels ou haute technologie, tout est bon pour dérouler ce programme qui joue de l’aléatoire, de la puissance infinie des combinaisons, du hasard dans la neutralité des matériaux et de l’anonymat de la facture, sur fond de conversation amusée avec l’histoire de l’art. « François Morellet a réussi ce paradoxe de marier l’abstraction géométrique réputée austère, et en tout cas toujours rigoureuse, avec la liberté et l’impertinence des artistes qui depuis Dada, et auparavant la joyeuse bande des Arts Incohérents, ont su bousculer les normes établies. » Il est célébré et reconnu dans le monde entier avec à ce jour plus de 450 expositions monographiques.