Waltraud Lehner est née en 1940 à Linz, Autriche. Elle prendra en 1967 le pseudonyme de VALIE EXPORT. Vit et travaille à Vienne, Autriche et Cologne, Allemagne.
VALIE EXPORT a toujours refusé les conventions. Ne pouvant endosser le rôle classique de la femme au foyer, elle devient artiste dans une certaine urgence. Son premier geste, fondamental, a été de se donner un nom: VALIE EXPORT, en lettres capitales, afin d’être aussi forte qu’un autre, qui porte un nom masculin. Définir son nom plutôt que subir celui de son père. Son œuvre est protéiforme : photographies, dessins, écrits, films de fiction, films expérimentaux, vidéos, performances, installations etc. Proche des actionnistes viennois, son travail se distingue cependant de leurs pratiques par la radicalité de son propos féministe. Celui-ci se construit et s’affirme à travers la mise en « œuvre » du corps de l’artiste, qui questionne non seulement l’identité féminine, mais aussi l’emprise des codes sociaux ainsi que la rigidité des normes sociales concernant, entre autres, les pratiques corporelles et sexuelles. S’inscrivant dans la continuité de l’ « Expanded Cinema », l'artiste utilise et exploite son propre corps dans ses performances, ses films et ses vidéos pour bousculer les codes cinématographiques. Ses œuvres appellent à la réaction et à une prise de position du spectateur plutôt qu'à la contemplation esthétique de l'objet. VALIE EXPORT expose ses œuvres dans des musées français et internationaux, tels le Centre Pompidou à Paris, la Tate Modern à Londres, le MOMA à New York, le MOCA à Los Angeles, ou encore le Musée Reina Sofia à Madrid. Elle a également présenté son travail aux Biennales de Venise et de Moscou ainsi qu'à la Documenta de Kassel.
Avec Schlangenfrau, l'artiste a choisi la sérigraphie parce qu'elle offre des possibilités de collages et d’associations de motifs symboliques extraits de sources visuelles courantes et de grande diffusion. Dans cette œuvre, le corps féminin apparaît comme emprisonné par un élément qui fonctionne aussi comme une parure : le serpent. Le cadrage et l'inclination du visage mettent en valeur l’objet choisi. Le choix du noir et blanc plonge le portrait dans une temporalité figée qui d’un côté nous renvoie à un passé qui serait celui des années 1950-60 ; d’un autre côté, l’incongruité du motif tire le portrait vers une forme d’universalité. La sérigraphie Autobahn rassemble les photographies en noir et blanc d'une autoroute et d'un paysage de campagne avec le mot autobahn (autoroute en allemand), écrit en majuscules rouges. En utilisant le sol, l’horizontalité, en tant que lieu d’expérience, l'artiste souhaite déstabiliser la verticalité, la hiérarchisation des pouvoirs établis.