Née en 1986. Diplômée de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (HEAR) en 2009.
La pratique de l'artiste est tournée vers divers champs d’applications du graphisme, la conception éditoriale, la signalétique, l’identité visuelle et la création typographique. Parallèlement à ses travaux de commandes, elle développe une pratique de recherche expérimentale autour de l’image imprimée, la typographie et l’objet livre. Depuis 2010, elle forme le duo Deeprose avec l’artiste plasticien Gregory Camilleri, laboratoire d’échange autour de la matière graphique et poétique. En 2017 elle fonde bora-bord, atelier spécialisé dans la commande en design graphique. Récemment, son travail a été présenté dans l’exposition collective Design graphique. Acquisitions récentes, au musée des Arts décoratifs à Paris, et à la Galerie Poirel à Nancy lors de l’exposition collective Eigengrau, organisée par la Galerie My Monkey.
Ses recherches sont guidées par un questionnement autour du visible, mettant en jeu l’image, les mots, la lisibilité et la visibilité, le mouvement et le rapport au temps. Fascinée par les découvertes scientifiques liées au macro et au microscopique, elle récolte des représentations produites par les outils scientifiques (imagerie médicale, satellite, radiographie, IRM, etc.). Cette imagerie révèle une part d’invisible : « la matière noire », « le fond diffus cosmologique » ou « fond relique », « le carbone 14 ». Ces concepts portent une dimension poétique et symbolique qu’il lui plaît de détourner. Au-delà d’une interprétation subjective, il s’agit de proposer un écho sensible à la démarche scientifique, une forme de décryptage dans lequel le langage et les images de la science résonnent.
Cette œuvre a été réalisée à l'occasion d'une résidence au Bel Ordinaire. « En blouse de chimiste je manipule du ferricyanure de potassium, nappe l'écran de marbrures métalliques, distend les trames mécaniques, vernis le sol de Mars sur plaque de cuivre, fais quelques boutures. Un anisé luminescent insolé devient une palette de bleus profonds. Les veines du bouleau deviennent des nuées stellaires. Une constellation de répliques tapisse l'atelier. Deux pistes se dégagent de ces expériences. L'une d'images pré-existantes qui se décalent et se révèlent par le rapport subtil de teintes entre le support et l'encre. L'autre dont le geste est la source, l'encrage exprimant l'écho du geste, la trace de la matière et du temps comme narration. Un texte émerge. »