Le designer Pierre di Sciullo est accueilli en résidence de création au BO pour la préparation de l’exposition Typoéticatrac, les mots pour le faire dont le commissariat est assuré par Francesca Cozzolino.

Le projet d’exposition, a forte dimension expérimentale, repose sur la mise en place de situations de perception inédites pour le visiteur grâce à des dispositifs performatifs de lecture et d’écriture conçus par le designer.

Par ses œuvres, Pierre di Sciullo modifie la relation entre le son et le signe typographique, ainsi que le lien entre représentation et action. Lors de cette résidence, Pierre di Sciullo travaillera à la conception et au développement des projets « L’or de la fugue » et « Les composteurs ».

L’or de la fougue prend la forme d’une installation de textes à lire comme une affiche en profondeur. Certains textes, dont la lecture a été enregistrée au préalable, sont à écouter par casque : il s’agit de scénettes théâtrales interprétées par des lecteurs aguerris.

Ce projet repose sur la création de textes à plusieurs voix dans lesquels différents niveaux de lecture se croisent, engageant une dimension temporelle dans l’énonciation et dans la situation de lecture.
Le corpus initial est composé de 26 pages de carnet écrites-dessinées entre octobre 2015 et janvier 2016. La contrainte adoptée par l’auteur est la suivante : un texte central est improvisé rapidement dans une couleur, puis, toujours à un rythme vif et dans une autre couleur, un second texte vient s’intercaler à gauche et à droite du premier, en détournant le sens. Le texte global fait entendre plusieurs voix qui se croisent, se superposent et s’éloignent, d’où le clin d’œil à la fugue dans le titre.

Un composteur est un dispositif d’écriture à composer par le visiteur, constitué de cylindres à facettes tournant sur un axe commun comme sur un gigantesque tampon dateur — cet objet qu’on manipule bruyamment quand on est receveur des postes ou caissier.

Le premier, le composteur d’adresses prédictives, est un afficheur manipulable qui permet de composer une adresse imaginaire à partir des données proposées et offre des centaines de milliers de possibilités. C’est un dispositif qui permet de dessiner autant d’imaginaires de la ville et qui évoque les créations littéraires de plusieurs auteurs (Les villes invisibles de Italo Calvino ; Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour de Georges Perec ; Zazie dans le métro de Raymond Queneau).

Le second composteur est à l’étude, deux possibilités sont envisagées : générateur de slogans ou de langue de bois.